Vers des soins (plus) intégrés en Belgique
SYNTHÈSE
Le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de maladies chroniques confrontent notre système de santé à des défis importants. Son organisation actuelle, fortement axée, par tradition, sur la gestion des pathologies aiguës, n’offre pas de réponse toute faite aux besoins de soins multidimensionnels qui vont souvent de pair avec les maladies chroniques. Les soins intégrés sont considérés par beaucoup comme une solution à la fragmentation des soins et comme un moyen de rendre le système de santé plus réactif à ces besoins complexes.
En 2012, le KCE a publié un position paper sur l’organisation des soins pour les malades chroniques dans notre pays. Ce document a servi de fondement à la vision commune des soins élaborée par tous les niveaux de pouvoir belges, qui a abouti au Plan conjoint en faveur des maladies chroniques. Différentes initiatives ont fait suite à ce Plan pour le mettre en œuvre et stimuler les soins intégrés dans notre pays, tant au niveau fédéral qu’au niveau des entités fédérées.
Où en sommes-nous à présent, dix ans après la publication du position paper ? À la demande du ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, le KCE fait le point sur la maturité des soins intégrés en Belgique et identifie les actions possibles pour aller plus loin. Ce rapport résulte d’une étroite collaboration avec l’IRSS de l’UCL, shiftN, PAQS, Hict et Profacts, à qui nous adressons nos sincères remerciements pour leur contribution.
Pour la mesure de la maturité des soins intégrés, nous avons soumis l’outil Scirocco aux professionnels partout dans le pays. Nous avons sondé le vécu des patients et effectué des analyses ciblées de documents et de la littérature. Nous avons également eu de nombreux échanges avec les stakeholders et les experts pour identifier les obstacles et les facilitateurs et formuler des pistes d’action.
Dans un domaine aussi complexe, il est illusoire de penser que toutes les solutions pourraient être fournies en un seul rapport. Nous dégageons toutefois trois priorités pour les futures réformes. Un autre point apparaît aussi très clairement à travers tous nos contacts avec les stakeholders : c’est maintenant qu’il faut agir ! Il est clair que la route est encore longue, et qu’elle sera difficile et cahoteuse, mais c’est la voie à suivre pour construire un système de soins mieux adapté aux défis de demain.