Les maisons médicales belges, un accident de parcours post-soixante-huitard ou un mode d’organisation inoxydable ?
Les appellations concernant les maisons de santé varient suivant les pays et l’historique de l’organisation de l’offre de santé. Cependant, beaucoup de convergences existent sur leur mode actuel d’organisation et le type de services rendus à la population.
Un des objectifs partagés est de constituer « une première ligne » d’offre de santé et de soin, dans une situation de crise de la médecine générale mais aussi parmi les paramédicaux. L’expérience passée et actuelle en Belgique montre qu’il est possible de « rendre les usagers heureux » et de faciliter l’accès à des services de santé de qualité aux populations les plus défavorisées. Les études réalisées soulignent que certaines pratiques de groupes peuvent être efficientes, notamment sur la prescription de médicaments. La question du mode de rémunération est centrale et si la capitation n’est pas sans défaut, elle semble avoir permis l’adoption de nombreuses pratiques « vertueuses » qui génèrent un ensemble harmonieux, favorable à la qualité des soins.
De plus, les maisons médicales belges correspondent aux envies des jeunes professionnels de santé. Aujourd’hui, dans ce pays, 20 % des généralistes de moins de trente ans travaillent au sein de ces structures. Si des causes différentes peuvent avoir les mêmes effets, c’est probablement parce que, d’une part, la profession de généraliste est en crise et en mutation, et d’autre part, que la maison pluridisciplinaire est la moins mauvaise réponse pour sortir des difficultés actuelles.